
La Law Reform Commission de Maurice tire la sonnette d’alarme face à un phénomène en pleine expansion à l’ère numérique : la surexposition des enfants sur les réseaux sociaux. De plus en plus de parents partagent régulièrement des photos et des informations personnelles de leurs enfants en ligne, souvent sans mesurer les conséquences potentielles.
Dans un rapport récemment remis à l’Attorney General, la Commission propose une série de réformes législatives pour mieux encadrer cette pratique. Parmi les principales recommandations : la modification du Code civil afin de reconnaître explicitement le droit à la vie privée de l’enfant, et une révision du Children’s Act pour interdire la diffusion de contenus identifiants sans le consentement du mineur, sauf si cela répond clairement à son intérêt supérieur.
L’objectif est de créer un devoir légal de protection de l’image des enfants et de mettre en place des mécanismes judiciaires permettant de réagir efficacement en cas d’abus.
Pour la Commission, garantir la vie privée d’un enfant, c’est lui permettre de grandir à l’abri des regards intrusifs, sans que son identité soit façonnée par autrui ou exposée à des risques tels que le harcèlement, la sextorsion ou l’usurpation d’identité.
S’inspirant des législations en France, en Italie et en Australie, la Commission souhaite inscrire ces principes dans le droit mauricien afin de bâtir un environnement numérique plus sûr et respectueux des droits fondamentaux des enfants.