
Entre 2025 et 2029, le monde pourrait enregistrer jusqu’à six millions de nouvelles infections au VIH et quatre millions de décès supplémentaires liés au sida si les services de prévention et de traitement soutenus par les États-Unis venaient à disparaître, alerte l’ONUSIDA dans son rapport mondial publié jeudi. L’agence onusienne tire la sonnette d’alarme face à une crise imminente, provoquée par la réduction massive du financement du PEPFAR, le Plan d’urgence américain de lutte contre le sida.
« Ce n’est pas simplement une question de financement. C’est une bombe à retardement », a averti Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. Elle dénonce la disparition soudaine de services vitaux, le licenciement de personnels soignants, et l’exclusion croissante des enfants et des populations vulnérables des soins.
La réduction des financements a des effets concrets : au Mozambique, plus de 30 000 agents de santé ont perdu leur emploi. Au Nigéria, les initiations à la prophylaxie pré-exposition (PrEP) sont passées de 40 000 à seulement 6 000 par mois.
Les programmes de prévention étaient déjà en difficulté : 1,3 million de nouvelles infections ont été enregistrées en 2024, un chiffre stable par rapport à 2023. Les jeunes femmes restent particulièrement touchées : plus de 210 000 nouvelles infections chez les 15-24 ans, soit 570 chaque jour.