
L’annonce du report progressif de l’âge d’éligibilité à la pension de vieillesse, de 60 à 65 ans, a jeté un froid parmi les mauriciens. Présentée par le Premier ministre et ministre des Finances, le Dr Navin Ramgoolam, comme une réponse « nécessaire » au vieillissement de la population, cette réforme suscite une vive controverse et provoque la colère des syndicats qui dénoncent un manque de consultation en amont de cette décision, qu’ils jugent brutale pour les travailleurs de longue date, les petits commerçants et les citoyens issus des classes populaires.
« Ce sont encore les ‘ti-dimounn’ qui trinquent. Ceux qui ont peiné toute leur vie devront attendre encore plus longtemps pour toucher leur pension », fustige des représentants de syndicat et observateurs.
Le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de préserver la viabilité du système des pensions face à une démographie marquée par une espérance de vie accrue et une baisse du taux de natalité. Mais pour les observateurs, c’est un pas en arrière qui risque d’amplifier les inégalités sociales et d'aggraver la précarité chez les aînés.
Selon les précisions du ministère des Finances, l'entrée en vigueur de cette réforme se fera par étapes, en fonction de l’année de naissance :
Nés entre le 1er septembre 1965 et le 31 août 1966 : Les bénéficiaires percevront leur Basic Retirement Pension (BRP) à partir du 1er septembre 2026, soit à l’âge de 61 ans.
Nés entre le 1er septembre 1966 et le 31 août 1967 : Les bénéficiaires toucheront leur pension universelle à 62 ans, à compter du 1er septembre 2028.
Nés entre le 1er septembre 1967 et le 31 août 1968 : Les bénéficiaires auront droit à leur pension à 63 ans, dès le 1er septembre 2030.
Nés entre le 1er septembre 1968 et le 31 août 1969 : Les bénéficiaires bénéficieront de leur pension à l’âge de 64 ans, à partir du 1er septembre 2032.
Nés à partir du 1er septembre 1969 ou après : Les bénéficiaires devront attendre 65 ans, soit à partir du 1er septembre 2034 ou après, pour toucher leur pension de vieillesse.